La Villa Santo Sospir est un musée tout à fait unique où, au lieu de peintures classiques, vous trouverez des “murs tatoués”.

Cette œuvre entière est un chef-d’œuvre du poète Jean Cocteau, qui a rencontré Francine Weisweiller (propriétaire de la villa) en 1949 pendant le tournage des Enfants Terribles.

L’année suivante, Francine invite Jean pour une semaine de vacances dans sa maison, que Francine avait achetée en 1946 et qui servait de résidence secondaire à Saint Jean Cap Ferrat. Jean Cocteau voit le potentiel des murs blancs et décide de les améliorer un peu. Il demande à Francine s’il peut dessiner la tête d’Apollon au fusain au-dessus de la cheminée du salon. Mais il ne s’arrête pas là et tatoue progressivement des fresques sur tous les murs de la maison.

Jean Cocteau lui-même a écrit : “Il ne fallait pas habiller les murs, il fallait dessiner sur leur peau, j’ai donc travaillé les fresques de façon linéaire avec quelques couleurs pour faire ressortir les tatouages. Santo Sospir est une villa tatouée”.

La plupart des fresques sont inspirées de la mythologie grecque, mais aussi d’allusions à la Côte d’Azur : les pêcheurs de Villefranche et leurs filets, l’oursin, la fougasse.

Deux ans après l’achèvement des murs de la villa, Jean Cocteau commence les plafonds. Les trouvant trop blancs, il les peint avec des couleurs pastel dans des tons très doux. Il réalise ensuite deux mosaïques dans la cour d’entrée : deux visages et un serpent sur le seuil, et la tête d’Orphée sur le mur de gauche. Enfin, trois ans plus tard, Jean Cocteau offre à Francine une tapisserie représentant Judith et Holopherne pour le mur de la salle à manger.

Fresques, mosaïques et tapisseries ornent aujourd’hui encore le Santo Sospir, plus vivantes que jamais. Elles reflètent non seulement l’architecture de la maison, mais aussi l’humeur de ses habitants. Même le mobilier est resté le même, de sorte que les visiteurs d’aujourd’hui sont immergés dans l’intemporalité du poète. La Villa Santo Sospir est classée monument historique depuis le 5 mai 1995.